Mucormycoses pulmonaires : difficultés diagnostiques et thérapeutiques - 18/04/08
A. Pipet [1],
J.P. Mallet [2],
C. Marty [2],
D. Sandron [2],
L. Benard [3],
J.Y. Leberre [4],
F. Thibaut [5],
O. Morin [6],
A. Bettembourg [7]
Voir les affiliationsIntroduction |
Les mucormycoses sont des infections fongiques opportunistes rares, à champignons filamenteux de la famille des Zygomycètes et de l'ordre des Mucorales.
Les formes rhinocérébrales et pulmonaires prédominent, liées au mode de contamination aérien par les spores. Les atteintes digestives, cutanées et polyviscérales sont moins fréquentes.
Les principaux facteurs favorisants sont l'immunodépression et l'acidocétose diabétique.
Observation |
Un cas de mucormycose pulmonaire fatale et deux cas de colonisation illustrent à la fois l'extrême gravité de cette pathologie et les difficultés diagnostiques auxquelles le praticien est confronté. Le caractère ubiquitaire des germes rend fréquentes les colonisations ; par ailleurs, la symptomatologie mime volontiers l'aspergillose pulmonaire invasive. Seule l'analyse anatomopathologique et mycologique de biopsies permet d'affirmer le diagnostic de mucormycose. Ces données contrastent avec la nécessité d'une prise en charge thérapeutique rapide, associant débridement chirurgical, amphotéricine B et contrôle de la pathologie sous-jacente.
Le taux de létalité reste malheureusement très élevé, de 50 à 80 % dans les séries publiées.
Conclusion |
L'espoir se porte actuellement vers de nouvelles perspectives thérapeutiques avec le posaconazole. En revanche, l'inefficacité du voriconazole et des échinocandines, de plus en plus employés à visée anti-aspergillaire, soulève la question d'une émergence des mucormycoses par effet de sélection.
Pulmonary mucormycosis: difficulties in diagnosis and treatment |
Introduction |
Mucormycosis is a rare opportunistic fungal infection due to filamentous fungi of the order Mucorales in the class Zygomycetes. Rhino-cerebral and pulmonary manifestations predominate on account of the airborn spread of the spores. Gastro-intestinal, cutaneous and disseminated disease is less common. The principal risk factors are immuno-suppression and diabetic keto-acidosis.
Case reports |
One case of fatal pulmonary mucormycosis and two cases of colonisation illustrate both the extreme severity of this disease and the diagnostic difficulties facing the physician. The ubiquitous nature of the organism leads to frequent colonisation and, moreover, the symptomatology readily mimics that of invasive pulmonary aspergillosis. The diagnosis of mucormycosis can only be confirmed by pathological and mycological examination of biopsy specimens. These requirements conflict with the need for urgent treatment with surgical debridement, amphotericin B and control of the underlying pathology. Sadly the mortality remains very high, between 50 and 80% in published series.
Conclusion |
Currently there is hope of new therapeutic approaches with posaconozole but the ineffectiveness of voriconozole and the echinocandines, used more and more against aspergillus, raises the possibility of an increase in mucormycosis by selection.
Mots clés : Zygomycose , Immunodépression , Corticothérapie , Pneumopathie , Amphotéricine B
Keywords:
Zygomycosis
,
Immuno-suppression
,
Cortico-steroid therapy
,
Pneumonia
,
Amphotericin B
Plan
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Vol 24 - N° 5
P. 617-621 - mai 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.